skopjote

Vole, vole…

In Nimporte nawak on octobre 6, 2008 at 11:38

Une histoire parfaite pour être racontée mais pas aussi chouette dans les faits. Samedi après-m, soleil, bonheur. Après la réparation du vélo, je file au cinéma. Je ne suis revenue que quelques heures plus tard… avec Sakina, qui est de passage à Skojpe. Le temps avait viré à la tempête. Après la suite et fin du festival de cinéma de Skopje, nous sommes rentrées toutes trempées. Marcher sur un trottoir après une pluie diluvienne est une aventure de choix, dont l’issue est toujours la même : une douche, visqueuse aux relents de pots d’échappement. Les voitures roulaient dans d’énormes flaques d’eau et flllloush, nous étions trempées mouillées. Nous avons contourné une rue dont nous ne voyions plus le sol, mais juste une mare interminable.

Mais ça, c’est rien.

La surprise arrive juste après.

C’est chouette d’être arrivées, on va pouvoir se sécher, se réchauffer. Mais j’ai soudainement un flash. J’avais mis mon linge à sécher sur le balcon. Le vent. La tempête. Merde. Le sèche-linge est fixé au dessus du vide. J’espère que rien n’est tombé.

Vite, on monte pour aller vérifier. Les habits ne sont plus là. Deux tee-shirts sont rescapés sous le sèche-linge, rattrapés par des clous. Nous allons voir directement dans la rue. Quedale. Cinq mètres plus loin, je retrouve un autre tee-shirt esseulé. Le reste a disparu.

Vous auriez pensé vous, rentrer chez vous un jour, et voir que vos fringues se sont taillées en vacances, dans le vent, dans la tempête ? Votre pantalon préféré ? Vos tee-shirts ? Je suis surprise et dégoûtée : je m’en veux de ne pas avoir fait attention, mais comment prévoir le déluge qu’il y a eu ? Le pire c’est d’ensuite découvrir une grande boite de pinces à linge à laquelle je n’ai pas touché…le ciel était bleu quand j’ai quitté la maison… !

Mais ce matin, nous avons des preuves. Nous sommes allées voir les voisins, pour savoir s’ils avaient eu des habits qui auraient atterri sur le balcon, au détour d’un coup de vent. Sakina prépare le vocabulaire : vent, tomber, habits. La première vieille à qui on parle se met à nous causer en français. Elle s’en contrefout de mon histoire, elle dit, « ça, je comprends pas, mais par contre, ce soir, krst, krst, tu peux sonner chez moi. » Bienvenue en Macédoine…c’est tellement surprenant que cette dame rigolotte de plus de 60 ans se mettre à nous parler un français pas mal du tout et que deux minutes après, elle m’invite chez elle…

On arrive à l’épicerie en bas de chez moi. On ne sait jamais, s’ils ont retrouvé mes affaires. Sur le chemin, je retrouve un autre tee-shirt à moi, mouillé et recroquevillé contre l’immeuble. On ne l’avait pas vu hier soir. On entre dans l’épicerie. Comme on peut, on explique que mes fringues se sont envolées, que je les retrouve pas, on essaie de voir si ça leur dit quelque chose. D’après la dame, c’est trop tard, des gens sont partis avec. C’est ce que je pense aussi, il y a souvent des gens qui font les poubelles en bas de chez moi, donc des fringues qui sentent la lessive, ça peut intéresser…

L’épicière, et son fils -qui dit n’importe quoi tellement il est bourré- nous explique dans la foulée que cette nuit il y a eu un cambriolage, les voleurs ont emporté la caisse (20 000 denars, 300 euros) et tout l’alcool. On peut le constater, une seule étagère du magasin a été vidée, le reste semble intact. Donc je repars bredouille. Pas de fringues. Mais autant se consoler, il y a eu pire, le cambriolage de l’épicerie. J’imagine les voleurs, dans la tempête, avec de l’alcool dans un sac et mes pantalons mouillés dans l’autre ? Il s’en est passé de belles, en bas de chez moi, hier soir. On se croirait dans un film. Qui se passerait forcément dans les Balkans.

NB : Viktoria a vu mes habits. Viktoria c’est ma vieille voisine du dessous. Elle a vu mes habits, un Tee-shirt rouge, des pantalons, etc. T’aurais pas pu aller les chercher, Viktoria ? Vraiment, t’as merdé, Viktoria. Heureusement que tu me dis que tu les ramasseras la prochaine fois…

  1. Je sais, c’est triste, mais j’ai eu une belle image de tes culottes qui s’envolent à Skopje. Belle excuse pour recommencer ton guarda-roupa! Beijos e boa sorte! Sure qu’ils vont frapper à la porte d’un Samuel du quartier pour lui rendre sa chemise en couleur… Que saudades, querida! Penses toujours aux pinces à linge. ça sert à quelque chose. Quelle leçon apprise! Quero ver fotos des environs de chez toi para ter ideias de onde puderam ir parar as roupas!

  2. Merci d’avoir sauvé mes draps! Jamais je n’oublierai pas…des pinces :-).

    Vraiment super tes histoires, je suis accro a ton blog, je le regarde tous les jours.

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