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Au détour d’une mosquée

In Quotidien, Uncategorized on mars 17, 2009 at 1:26
Ni dans celle ci ! Mais j'irais les voir toutes les deux bientot...

Je suis rentrée à la maison, avec deux foulards autour du cou, un vert venu du Mali, et un rouge venu de Médina, la ville qui sent la rose en Arabie Saoudite.

Un très joli foulard fabrique au Pakistan, avec des petits filets d’or dedans. C’est Maide, la fille de Veli, mon nouveau pote rencontré à la mosquée tout à l’heure, qui me l’a offert. J’ai même ramené un chapelet musulman et un dessin de Suele, la petite fille de Veli, de 6 ans.

Après avoir laissé Julia à la station d’autobus pour qu’elle reparte vers Istanbul, je suis restée dans une ambiance turque. Avant de m’ éloigner de la gare, j’ai rencontré Gauthier, son copain, qui arrive de Prishtina et prenait le même bus vers Istanbul. Je suis allée voir si le derviche Murtezan était là, je ne l’ai pas rencontré, alors que c’est la troisième fois que je passe à la Tekke, leur lieu de prière, pour lui parler. Mais j’ai compris qu’il travaille, et je vais finir par lui téléphoner, cela sera moderne et désagréable, mais plus simple.

Sur le retour, je décide d’aller, enfin visiter cette mosquée si jolie que l’on voit de la grande rue près du grand bazar. Je descend les escaliers, prépare mon foulard et demande à l’homme qui traîne devant la mosquée si je peux entrer. Je me sens bienvenue, donc j’entre, et m’agenouille dans la partie des femmes, vu que la prière va bientôt commencer et que je vais pas leur passer devant lorsqu’ils prient. Je reste là, sans bouger, tranquille à écouter le chant de l’Imam, à sentir le mouvement de la prière. Je suis intimidée par le fait de ne pas bien connaître le rituel, je me sens intruse, pourtant le tout se déroule comme si je n’étais pas là.

Etre a genoux me coupe la circulation, je me concentre, attends la fin de la prière en me relaxant dans un endroit en paix. Une fois tous les hommes ressortis, je sors et remets mes chaussures. Là, les regards me suivent, et l’on commence la discussion : d’où es tu ? Tu parles macédonien ? Hey, tu sais, je parle l’allemand, mais alors un allemand parfait…vraiment parfait. Tu fais quoi ici, tu vis où ?> Tu habites où en France ? Deux hommes causent avec moi, un vieux arrive et me demande si je suis mariée, me conseille de me trouver un bon musulman à épouser histoire d’être protégée et d’aller au ciel. Ils me demandent si je crois à quelque chose, quelle est ma religion. Je leur dis que c’est la vie. Mais tout le monde vit, me répond-on ! Tout le monde est en vie, rien d’extraordinaire. Ce qu’il faut c’est assurer la suite, après la vie…

On regarde vite fait, cette mosquée date du 16e siècle. Il y a un porche derrière, l’école coranique a elle, disparu. Une autre mosquée, de l’autre cote de la rue, a été construite par le frère de celui qui a fait construire celle-ci. Mais en plus grand, parce que ce quartier, ici, la vieille ville, c’est plus petit.

Je repars peu à peu. Veli, un vieux turc qui me faisait la conversation, avec sa bouille sympa et son chapeau blanc, me propose d’aller boire un verre. J’accepte, même si j’ai rendez-vous bientôt avec Elena, ma collègue, et le nouveau stagiaire de l’association. Il me dit que je vais pouvoir rencontrer sa fille, qui peut tout m’expliquer, qui parle anglais. Elle est jeune, n’est pas mariée, mais lit beaucoup. Elle a fini la fac, ce n’est pas faire un nouveau cursus qu’elle veut, mais lire beaucoup. Elle a étudié la littérature turque et l’allemand. En la rencontrant, je me rends compte qu’elle n’enseigne pas les langues qu’elle connaît parce qu’en Macédoine, il est interdit, dans certains établissements, de travailler voilée, au nom de la laïcité. Du coup elle y a renoncé et fait du travail administratif et gère des factures dans une entreprise.

Nous arrivons chez Veli, il me présente sa femme, qui est croate et catholique mais qui ne croit à aucun Dieu, Maide, la jeune femme très instruite dont m’a parlé Veli sur le chemin. A l’entrée, une petite miss pas timide me demande en macédonien, comment je m’appelle, qui je suis ! Elle parle le macédonien, le turc et l’albanais…bon score…

Très peu de temps après avoir commencé à parler, je me fais inviter à manger ! J’ai faim, ça tombe bien, pourtant je suis très surprise de voir qu’en deux minutes on m’invite à manger avec la spontanéité de l’éclair. Les filles, elles vont prier. On passe à la cuisine. Josefina, la femme de Veli, est du Kosovo, mais désormais, elle vit ici, comme ses parents.

Nous avons beaucoup discuté, le temps a passé, mais je n’ai pas voulu couper ces rencontres, cet accueil. Tout ce qu’ils m’ont raconté ! Entre Suele, qui veut apprendre à dessiner de jolis poissons et qui me demande des conseils pour faire le meme que celui que je lui ai dessiné, Maide qui me dit à quel point c’était génial d’aller à la Mecque, avec le voyage de sept jours en bus, aller. Ça m’impressionne ! Ou Josefina qui me raconte le jour où elle rentre du travail et trouve sur la table un mot disant que Veli et sa fille sont partis en bus avec un ami à Istanbul, chez qui ils allaient rester sans doute une semaine, mais où ils sont finalement restés un mois !! J’ai beaucoup rit, ils sont très ouverts, me racontent leurs histoires. Veli, j’ai capté qu’il s’appelait comme ça que quand j’ai dit au revoir. Sa femme commençait toutes ses phrases par Veli, mais j’avais pas compris que c’était le nom de son mari, parce que Veli, en Macédonien, ça veut dire, il/elle dit : du coup je croyais qu’elle racontait une histoire, en disant Il dit, elle répond, etc… !

Il me raconte qu’il a fait beaucoup de vélo, qu’il était cycliste, et qu’il a fait l’équivalent turc du tour de France, du coup on a prévu que je lui montre mon vélo.

Je me sens très à l’aise, à discuter, je dis ce que je pense. Bien sur, je trouve la jeune fille, de 28 ans, vraiment très portée sur la religion, alors que ses deux parents disent que chacun décide pour soi, etc. Elle dit qu’il faut aimer Allah, et qu’à partir de là, on aime tout le monde, quel qu’il ou elle soit. Sa mère renchérit, oui, de toutes façons c’est le même Dieu !

Une jolie famille, hyper accueillante. Quand mes parents viendront me voir, ils sont invités à venir boire un coup à la maison. Veli ramène toujours du monde, apparemment. Je peux passer quand je veux ! Car, moi je sors, me balader, dit Veli, tout souriant, mais Josefina, elle est toujours toujours là, à regarder la télé, ou à faire le petit déjeuner, ou le déjeuner, ou le repas du soir. « Oui, c’est les Balkans, quoi, les hommes dehors, les femmes à la maison…», dit Josefina, super naturelle. Au moins les choses sont dites…

Retour…

In Nimporte nawak on mars 9, 2009 at 10:22

Plis des draps /par Olomio mon frere

Apres la convalescence d’octobre-novembre, le séminaire de volontaires a Sarajevo, les virées a Ohrid (Macédoine), au Kosovo et a Sofia, le déménagement, l’arrêt des cours de macédonien (mais j’apprends différemment, et ca marche), le départ de mon collègue préféré, la recherche de colocs, le trouvage de coloc (qui se barre cette semaine) le retour en France, les retrouvailles, la nouvelle année, le voyage retour, la formation radio, les virées, les articles, les trucs et les bidules. Le yoga, le théâtre, la radio.

Je traine et re-traine, depuis quelques temps, a me dire que je vais reprendre a griffonner, parce que ca me manque de laisser une trace de ces anecdotes, ne serait-ce que pour m’en souvenir, et de le partager. Mon corps est courbaturisé par une session de yoga un peu intense pour une paresseuse comme moi. Ou alors ce sont les escaliers des nombreux étages a monter a pieds qui m’ont achevée avant même de commencer le yoga. Une vieille dame était coincée dans l’ascenseur, je lui ai parle par la fenêtre de l’ascenseur, elle avait juste la tête a la hauteur du sol, a moitie disparue a l’étage d’en dessous. Sa tête m’indiquait d’aller chercher le « président de l’ascenseur » qui habite, en toute logique, au dernier…au seizième…! Je ne me suis rendue compte qu’au 9e qu’il y avait deux autres ascenseurs qui fonctionnent dans le bâtiment. Oufff.